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Par : Admin
Publié : 10 juillet 2017

L’incroyable forêt de Saou !!

L’incroyable forêt de Saou !! par Paul Tahmazian
La semaine dernière, je suis allé sur Saou. Je n’avais jamais pris le temps prospecter les 3 becs.

Sur Roche courbe, j’ai retrouvé Agrostis alpina qu’avait découvert de Bannes Puygiron, en 1933.
En 2003, L. Garraud mettait en doute cette trouvaille, en supposant que de Bannes Puygiron avait confondu A. alpina avec A. schleicherii.
J’ai donc étudié cette plante avec beaucoup d’attention.

Par Flora gallica :
La paléole est inf à 30% de la lemme (arête ou aristules exclues)
La ligule des feuilles sup est sup à 2.5 mm de long.
L’arête, toujours présente, est insérée dans les 20 % inf de la lemme.
La glume inf est majoritairement sup ou égale à 3.5 mm de long
Les feuilles sont toutes condupliquées
La lemme est inf à 3 mm de long (arête ou aristules exclues ou pas).
Les glumes sont pourpres foncées.
Les rameaux primaires de la panicule sont redressés, mais nous sommes plutôt dans la phase de fructification.

Par Coste :
La tige est grêle, comprise entre 10 et 30 cm
La panicule mesure entre 3,5 et 6.5 cm de long
La ligule est lancéolée
Les épillets ovales mesurant entre 3.5 et 4 mm sont violet pourpre.
Lemme plus courte que les glumes (70 % des glumes)

La plante est rare et occupe des micro-vires sur rebords de crêtes assez dangereuses d’accès.
Je la retrouve quand même sur le Signal.

Comme Gil, je retrouve Gymnadenia rhellicani assez bien présente sur les pelouses expo nord de Roche courbe.

En suite, dans les ubacs du Signal, je trouve Pseudorchis albida et Coeloglossum viride qui me semble rare.
Juste au dessus, je retrouve Heliosperma pusillum/pusillum (jamais observé sur Saou) que j’avais trouvé au pied de Roche courbe (1300 m) en 2015.
Je retrouve Arenaria multicaulis (données historiques) présente aussi au rocher de la Laveuse, Roche courbe et Veyou.
Dans un grotte, sur rocher suintant, je trouve Cystopteris alpina (jamais observé sur Saou) étrangement en mélange avec C. fragilis.

En fin, je trouve Noccaea montana/ villarsiana (Aile de la silicule mure comprise entre 0.8 à 1 mm ; Silicules mures à L/l comprise entre 1.38 et 1.58).
Avant la publication de Flora gallica, je trouvais étrange que N. praecox puisse avoir une écologie si différente entre les chênaies thermophiles de la Valdaine et du Tricastin et les pelouses froides des pieds de barres fraiches d’Angèle.
Les stations d’altitudes doivent être réétudiées pour voir si les deux espèces rentrent en contact.
Sur Eyzahut, on trouve N. praecox assez fréquemment dans des endroits thermophiles et N. montana/villarsiana , rarement, dans les ubacs froids de Serre Gros à 930 m.

Dans Flora Gallica, il est dit que la subsp villarsiana semble issue de l’absorbtion par N. montana d’un ancien foyer de N. alpestris.
Il me semble que N. praecox semble issue de l’hybridation de N. montana / villarsiana et Microthlapsi perfoliata (bientôt inclus dans Noccaea), mais cette hypothèse n’engage que moi.

Précisions orchidophiles par Gil Scappaticci
Oui, la forêt de Saou n’a pas livré tous ses secrets.
Pour ma part, je peux dire que Coeloglossum viride y est bien connu, mais Pseudorchis albida n’a été noté qu’une fois 1 km au sud du village de la Chaudière.

Photos de Paul Tahmazian

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